2 juillet 2025

Le chef-d’œuvre inconnu

Photographies de Carline Bourdelas au château Mourgues du Grès

A l’invitation de Photo Days et après s’être intéressée à Marcel Proust dans le cadre d’une résidence Photo4food pour le Festival Planches Contact en 2023, Carline Bourdelas réalise une série pour la Rotonde Balzac sur la folie et le génie de l’artiste en s’inspirant du Chef d’œuvre inconnu.

Ce cours récit publié pour la première fois dans la revue de l’Artiste en Aout 1831 ne sera intégré à la Comédie Humaine qu’en 1846. Il met en scène un personnage imaginaire, le vieux maitre Frenhofer et deux figures historiques, le flamand François Pourbus et le très jeune Poussin.

Ce qui attire Carline Bourdelas dans ce texte, pourtant terriblement conventionnel, c’est le thème de l’œuvre invisible. Elle n’existe et n’est parfaite que dans l’imagination du peintre. L’Art avec une majuscule est un absolu. Mais il se confond dans l’imaginaire de l’artiste avec une femme dont on ne sait si elle est rêvée ou bien réelle. Cette femme, Carline Bourdelas l’a-t-elle rencontrée ? Apparition fugace elle émerge d’un monde singulier ou les plans se mêlent ou jaillissent parfois des détails réalistes. Et de ce chaos émerge cette sublime créature à l’incroyable chevelure rousse.

Cette fascination pour la figure féminine est cependant inséparable de l’atelier dans lequel elle apparait ; le héros de Balzac insiste sur « le charme de ce lieu où se révèlent quelques-uns des procédés matériels de l’art » où le fatras des outils de la création ne laissent subsister qu’un étroit chemin symbole de la complexité d’un monde où la figure de l’idéal reste empêtrée dans la réalité matérielle de l’atelier. Réalité permanente de l’atelier ou travaille l’artiste que l’on retrouve un siècle et demi plus tard dans l’espace encombré de l’atelier de Ronan Barrot que Carline Bourdelas a photographié.

On est loin aujourd’hui de la cuisine de cette peinture « pleine de demi-teintes et de glacis » de cette « pate souple et nourrie » des peintres de la renaissance italienne que décrit Balzac.

C’est de cette tambouille du peintre pourtant ignorée et condamnée aujourd’hui, qu’émerge la figure lumineuse de la « femme apparence » découpée dans le réel, issue elle aussi de multiples manipulations de la technique photographique, elle montre bien que le travail de l’atelier reste toujours au cœur de la création.                                                                    

Texte d'Alain Sayag

2 juillet 2025

À l’origine étaient les fleurs

Bois pétalisé par Claire Boucl au château Mourgues du Grès

Cette œuvre rend hommage à la toute première « pétalisation » de Claire Boucl, réalisée en Australie en 2001, à la suite d’une résidence artistique marquante. En découvrant les forêts calcinées, elle y perçoit à la fois la blessure du paysage et la promesse de sa régénération. Elle entreprend alors de recouvrir un tronc brûlé de pétales rouges, appliqués un à un, comme un baume végétal sur une cicatrice vivante. Ce geste, fondateur de toute sa pratique, est ici rejoué sur une branche de bois flotté, porteuse de mémoire.

Depuis cette première œuvre, les incendies liés au réchauffement climatique se sont intensifiés, prenant l’ampleur de méga-feux aux conséquences écologiques dramatiques. L’origine est à la fois un retour aux sources et un témoignage de l’évolution du monde à travers le regard d’une artiste, vingt ans de création plus tard. Une trace sensible, à fleur de matière, d’un lien intime entre destruction, soin et transformation.

Texte de l'artiste

2 juillet 2025

Le parlement des nuages

Installation d'Anaïs Tondeur au château Mourgues du Grès

Le Parlement des Nuages s'appuie sur le protocole photographique de Noir de Carbone, porté par un geste collectif de présences humaines et élémentaires. Ce Parlement s’est formé de la contribution de larges groupes de participants et des ciels de Bengalore (13 août 2023), Chennai (9 mars 2022), de l'Europe entière (15 février 2022, du Trièves (21 septembre 2021)).

Les participants se sont alors réunis en personne ou à distance pour réaliser le portait du ciel au sein duquel ils.elles vivent. Leurs photographies sont ensuite assemblées en une image stratifiée, puis imprimée à partir des particules de noir de carbone, filtrées à travers les fibres de leurs masques, au cours de la journée.

Itinéraire de la trajectoire suivie par les particules de noir de carbone depuis leur point d'émission / Itinerary map of the trajectory followed by carbon black particules from their point of emission.

Ombres des énergies carbonées, les particules de noir de carbone ne connaissent aucune frontière. Elles se dispersent à travers des milliers de kilomètres, pour se déposer notamment à la surface de la glace en Arctique. Elles y forment un dépôt noir qui attire les rayons du soleil, accélérant la fonte des glaces. Le noir de carbone s'infiltre également parmi les plis de nos organes déclenchant un nombre croissant de décès. Par son protocole partagé et la matérialité de l’image, le Parlement des nuages ouvre un espace au sein duquel pensé le ciel bouleversé de l'Anthropocène, à travers notre corps, nos perceptions et nos respirations.

Texte de l'artiste

1 juillet 2025

 3 nids

Sculptures-refuges de Paloma Falcon de Longevialle au château Mourgues du Grès

Paloma Falcon de Longevialle explore la thématique du refuge à travers des sculptures en forme de cocons ou de nids. Ses œuvres, délicates et évocatrices, invitent à la contemplation et à la réflexion sur notre rapport à l’espace et à la protection.

Les sculptures, façonnées en plâtre, évoquent des nids ou cocons géants et nous invitent à la réflexion sur notre rapport à la protection, symbolisant un refuge vide où l’on peut se retirer du tumulte du monde extérieur. 

Un espace entre la sécurité et la vulnérabilité.

Le plâtre, matériau choisi pour sa blancheur et sa texture, devient le cordon ombilical reliant l’individu à ce cocon. Il évoque à la fois la fragilité et la force, rappelant que même dans un environnement vide, il existe un lien fondamental entre l’être et son habitat. Chaque sculpture incarne une invitation à entrer dans un monde introspectif, sa face cachée.

Texte de l'artiste

Crédit photo ©Maxime Riché
©wineyart2024 

contact@costieresdelart.com

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  • • Nîmes Avenue Feuchéres et Jardin de la Fontaine; Accés libre
  • •⁠ ⁠Domaine de Poulvarel: du lundi au samedi de 10h à 12h et de 14h à 19h;
    •⁠ ⁠Château Beaubois: le lundi de 9h à 17h30, du mardi au vendredi de 9h à 18h, et le samedi de 10h à 18h;
    •⁠ ⁠Château Mourgues du Grès: du lundi au vendredi de 9h30 à 12h et de 13h30 à 18h30, et le samedi de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h;
    •⁠ ⁠Château D'Or et de Gueules: du lundi au samedi de 10h à 19h
    •⁠ Château Guiot: en accès libre toute la journée.
    •⁠ Noria Gassier Mas Beck: en accès libre toute la journée.