Article de Midi Libre le 03/06/2025

Avec les Costières de l’art, des expositions et des installations à découvrir dans les domaines de l’appellation et à Nîmes.
"Faire le lien entre l’art et le vin, avec une expérience sensorielle", c’est le projet des Costières de l’art, créées par Jean Vingtdeux, Pierre-Antoine Bonamour et Julen de Ajuriaguerra, dont la deuxième édition vient de démarrer. L’an dernier, l’événement avait attiré 2 000 personnes. Cette année, il est de retour dans cinq domaines, le château Beaubois à Franquevaux, le domaine Poulvarel à Sernhac, le château Mourgues du Grès à Beaucaire, le château Guiot à Saint-Gilles, au domaine Gassier à Vauvert, rejoints par le château d’Or et de Gueules à Saint-Gilles. Et comme l’événement est désormais soutenu par la ville de Nîmes et Nîmes métropole, la fête s’étend à Nîmes. "Cela permet de faire le lien entre la ville et les Costières, un territoire finalement assez peu connu des Nîmois", expliquent les organisateurs.
Sur l’avenue Feuchères, flottent les photos de la série "Dahomey Spirit" de Juliette Agnel, réalisées dans le jardin de la fondation Zinsou au Bénin et déjà exposées au carrousel du Louvre, dans le cadre des Photo Days. Damien Poulain s’installe à la vigne des jardins de la Fontaine, avec une pièce colorée inspirée par les moulins à vent.
"Faire le lien entre Nîmes et les Costières"
"L’initiative est originale, elle permet également de soutenir nos viticulteurs", se félicite Michel Verdier, vice-président de Nîmes métropole. Elle permet de découvrir "la diversité" des Costières, selon Patrick Mallet, en charge de la communication de l’appellation. "On a des espaces fabuleux et l’envie de faire découvrir l’univers dans lequel on travaille, mais aussi les paysages, ce terroir", poursuit Fanny Dubois, du château Beaubois.
Car les Costières de l’art, ce n’est pas seulement une série d’expos, mais un véritable dialogue entre la création et les vignerons, avec la volonté de rendre l’art accessible en sortant des sentiers battus. "On veut un lien direct et le vin aide à casser les barrières avec l’art contemporain", selon Julen de Ajuriaguerra.

Les trois expositions collectives sont pensées directement en résonance avec l’univers du vin. À Poulvarel, "Géologie du regard" réunit dans le chai des artistes à l’univers minéral. À découvrir notamment des œuvres chirurgicales d’Angèle Guerre ou les créations de Clémence Mars ou Hugo Deverchere, issus de la très dynamique pépinière d’artistes Poush. Au château d’Or et de Gueules, "Éloge de l’ombre" joue sur le paradoxe du vin, dont les raisins poussent au soleil mais dont le nectar mature dans l’ombre. L’occasion de retrouver les ceps noueux de Camille Rousseau qui avait participé à la première édition, aux côtés des céramiques de Jacques Bosser ou des mobiles de Kim Coiffier. Au château Mourgues du Grès, "La dimension cachée" évoque les imaginaires implicites, avec notamment une œuvre olfactive d’Anna Colas ou l’installation faite de pétales de Claire Boucl.
Originaire de Nîmes, Clémentine Chambon fait à nouveau voler ses cerfs-volants de La Chambre des oiseaux dans un lieu magique, un maset du château Guiot perdu au milieu d’un océan de vignes. Avec "Corps / Nature", à la noria du domaine Gassier, Kate Fishard présente une installation jouant avec le paysage et la transparence.
Au château Beaubois, le lien avec le territoire est encore plus enraciné. Il y a quelques années, le domaine avait lancé une cuvée pour soutenir les Ateliers de Nîmes dans leur projet de relancer la production locale de jean. Pour "Les Racines du ciel", Damien Poulain fait le lien entre la mémoire, la nature, le geste avec une installation de land art faite de photos réalisées sur place et imprimées sur de la toile denim.